Histoire du Gîte de la Burague
Le Périgord, toute une histoire
Les gîtes de Cénac en Périgord sont situés à la sortie de Cénac et Saint-Julien, le long d’une modeste route communale qui fut une voie romaine reliant Cahors à Limoges en passant par Sarlat. On est donc au calme, mais les commerces sont à un kilomètre. Si l’on s’amusse à jouer au yo-yo historique on peut penser que nos lointains (?) ancêtres sont passés par là il y a 400 000 ans au moins. Le premier objet que vous verrez au Musée de la Préhistoire aux Eyzies a cet âge là, et il a été trouvé à Cénac. Nous sommes sur la rive Sud de la Dordogne qui se trouve à quelques centaines de mètres.
De vos fenêtres vous verrez Domme, perché sur son éperon rocheux, un des plus beaux villages de France™ de 800 habitants, mais qui voit passer 180 000 visiteurs chaque année. Domme est une bastide, sorte de ville nouvelle bâtie en 1281 et fut quelques décennies plus tard le lieu ou furent emprisonnés les Templiers qui y ont laissé leurs fameux graffiti. Puis ce fut un enjeu stratégique lors de la guerre de cent ans (1137-1453), puis le théâtre des guerres de religion (1562-1598). Bref un joli village toujours animé.
C’est tout le charme de la Dordogne : Les gallo-romains, le Moyen-Age, la Renaissance, les conflits politiques et religieux, la Préhistoire proche, celle de Lascaux, et celle, plus lointaine, où Cro Magnon et Néanderthal se sont croisés (dans tous les sens du mot) comme à Castel-Merle, ou plus lointaine encore dont on ne connaît que des traces datées d’il y a environ 400 000 ans. C’est un peu Alice au Pays des merveilles et des mille châteaux.
L’histoire de La Burague, on y vient !
Un peu plus près de nous, en 1460, il y avait à la Burague un moulin, mais l’essentiel de la chartreuse actuelle date de 1758. Elle fut bâtie par Léonard de Grézis, issu d’une famille de notables de Domme, médecins depuis 5 générations. En 1780, Jean-Pierre, (petit-fils de Léonard) qui est le le premier de la lignée à s’orienter vers le droit, devient avocat au Parlement, puis achète la charge de Lieutenant du Présidial de Sarlat. A nous la noblesse ! Il se fait appeler Seigneur de Lalburague (La Burague) et Mongrieu. A la Révolution, quoique défenseur des idées révolutionnaires, comme nombre de magistrats, il fut brièvement emprisonné en 1793, puis assigné à résidence à la Burague. Mort en 1818 après avoir été maire de Cénac de 1800 à 1808, la propriété est vendue par les héritiers à deux propriétaires à la fin du siècle. Au XXème siècle, on ne sait pas grand chose de la propriété sinon qu’elle a été a été progressivement démembrée, la chapelle (en face du gîte Grottes) vendue à un particulier qui en a fait une maison d’habitation, et que dans les années 80-90, le bâtiment passablement délabré servait de hangar à un couvreur de Cénac, M. Terral.
Il y a encore une vingtaine d’années, La Burague était une ruine. La restauration entreprise en 2002 a respecté l’esprit du lieu, utilisant les matériaux originaux, des peintures et des enduits naturels, préservant les charpentes culminant à près de 8 m dans les pièces à l’étage. Tout a été fait à l’ancienne.
En ne remontant que 2000 ans en arrière, c’est un peu en amont de la Dordogne, qu’eut lieu la dernière bataille de la guerre des Gaules – le dernier village d’irréductibles en quelque sorte – dans un lieu dit nommé Uxelludunum, qui constitua pour Jules César le point final de la pacification de la Gaule. Ce fut le début d’une époque gallo-romaine en Périgord, dont on peut voir le brillant témoignage à Périgueux, la villa Vesunna avec une très belle scénographie de Jean Nouvel, autre enfant du pays.
Bref, si vous aimez voyager en vous déplaçant non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps, ce n’est pas 40 siècles d’histoire que vous pourrez contempler, mais aussi une Préhistoire qui vous réservera bien des surprises.
Quelques expressions périgourdines
Histoire du département de la Dordogne